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Le président libanais et le Hezbollah divisés sur l’élargissement des pourparlers avec Israël
information fournie par Reuters 05/12/2025 à 17:02

Le président libanais a défendu vendredi sa décision d’élargir les pourparlers avec Israël pour éviter une nouvelle escalade des violences, tandis que le chef du Hezbollah a dénoncé une erreur, exposant les divisions à un moment charnière pour le pays.

Mercredi, Israël et le Liban ont dépêché des émissaires civils auprès du comité militaire chargé de surveiller leur cessez-le-feu, répondant ainsi à une demande formulée depuis des mois par les États-Unis pour que les deux pays élargissent leurs discussions conformément à l’agenda de paix au Moyen-Orient du président américain Donald Trump.

Le président libanais Joseph Aoun a déclaré à des représentants du Conseil de sécurité de l’Onu que le Liban "a adopté l’option des négociations avec Israël" et qu’"il n’y aura pas de retour en arrière".

"Ces négociations visent principalement à mettre fin aux actions hostiles menées par Israël sur le territoire libanais, à assurer le retour des captifs, à programmer le retrait des zones occupées et à régler les points litigieux le long de la Ligne bleue", a indiqué Joseph Aoun dans un communiqué publié vendredi, en référence à la ligne tracée par l’Onu séparant Israël du Liban.

"CONCESSION GRATUITE"

Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a déclaré vendredi après-midi que l’envoi d’un délégué civil au comité de surveillance du cessez-le-feu était une "erreur" et a exhorté le gouvernement à revoir sa décision.

"Vous avez offert une concession gratuite qui ne changera rien à la position de l’ennemi (Israël) ni à ses attaques", a déclaré Naïm Qassem.

Le Liban et Israël sont officiellement ennemis depuis plus de 70 ans, et les rencontres entre leurs responsables civils ont été exceptionnellement rares tout au long de leur histoire conflictuelle.

Au cours de l’année écoulée, des responsables militaires se sont réunis dans le cadre d’un comité présidé par les États-Unis pour surveiller une trêve conclue en 2024, qui avait mis fin à plus d’un an de combats entre Israël et le Hezbollah, affaiblissant fortement le groupe armé libanais.

Durant cette période, Israël a poursuivi ses frappes aériennes contre ce qu’il qualifie de tentatives du Hezbollah de rétablir ses capacités militaires en violation de la trêve. Le Liban affirme pour sa part que ces frappes, ainsi que l’occupation par Israël de territoires au sud du Liban, constituent des violations du cessez-le-feu.

La crainte grandit au Liban qu’Israël puisse étendre sa campagne aérienne afin de faire pression sur le gouvernement libanais pour qu’il désarme plus rapidement le Hezbollah à l’échelle du pays.

Le groupe refuse de se désarmer complètement et laisse planer la menace de troubles internes si l’État tente de l’affronter.

(Rédigé par Maya Gebeily et Laila Bassam, version française Elena Smirnova, édité par Kate Entringer)

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